Yannick Delos a les honneurs de la une et des pages départementales de l’Est Républicain du mardi 26 février 2013 :

« L’endroit, situé au n° 4 de la place de Coligny, à Choye, ne résonne pas encore des bruits de la machine à café et des discussions de comptoir. Pour l’instant, de l’extérieur des locaux, on entend surtout le « raffut » des travaux de rénovation que Yannick Delos entreprend sans relâche depuis de nombreux mois. Bosseur infatigable, le père de famille de 49 ans se donne d’autant plus dans ce projet qu’au bout, c’est la réalisation d’un vieux rêve qu’il entrevoit : celui de tenir son propre café.

« À l’époque, en 1990, avec ma compagne, on voulait monter une discothèque non-fumeur ! », raconte Yannick, le sourire aux lèvres. « Tout le monde nous prenait pour des fous, et depuis la loi est passée, nous donnant raison quelque part. » Le projet ne se concrétisera pas. En tout cas pas encore. Entre-temps, Yannick aura vécu plusieurs vies, au rythme de ses emplois très divers : porteur de journaux à Besançon, commercial, disc-jockey… Aujourd’hui, outre l’envie de revenir aux sources, c’est aussi l’opportunité d’un local, déniché par hasard sur le site internet leboncoin qui a relancé Yannick et Chantal.

RESTO ET ÉPICERIE BIO

Après avoir racheté la bâtisse en juillet 2011, la famille Delos a ainsi atterri à Choye, un village que Yannick, natif de Luxeuil mais qui n’a jamais vécu en Haute-Saône, ne connaissait pas. Et au sein duquel il a très vite été adopté par les habitants. « J’ai plein d’anecdotes encourageantes depuis que j’ai commencé les travaux : les gens passent de temps en temps, pour me commander un café, ou me demander ce qu’il y a au menu, alors qu’on n’est toujours pas ouvert ! »

L’ouverture, justement, est prévue mi-avril au plus tard. Au deuxième trimestre, le café diversifiera son activité en proposant également des repas et thés dansants une fois que le restaurant sera prêt. En cuisine, c’est le couple qui officiera. Véritables autodidactes, Yannick et Chantal ont aussi la pratique du fait maison, puisqu’ils mangent bio depuis près de seize ans. « La santé, elle est dans l’assiette, pas chez le médecin ! » Yannick voit plus loin et veut même installer des rayonnages pour proposer de l’épicerie bio à sa clientèle.

Dans cette commune de 400 habitants qui ne compte plus qu’un dépôt de pain, habitants et élus semblent accueillir la réouverture du café avec beaucoup d’enthousiasme. « Yannick Delos avait ouvert une semaine fin novembre pour conserver la licence qu’il avait rachetée dans une autre commune, et les habitants ont répondu présent », raconte Guy Chevanne, maire de Choye.

Bien conscient que la tendance est plutôt à la fermeture des cafés dans les petits villages, le premier édile se réjouit du projet. « Il était difficilement pensable de voir le café rouvrir à Choye après 20 ans de fermeture. Cela va ramener de l’animation dans notre commune. Peut-être même des habitants. Les gens sont attentifs aujourd’hui à une certaine qualité de vie, et notamment à la présence de commerce. »

« SON TRAVAIL FORCE LE RESPECT »

Le maire est d’autant plus ravi qu’il voit quelle volonté anime le futur tenancier. « Le travail qu’il a effectué dans le bâtiment force le respect », détaille le maire. « Il fait tout lui-même, et a tout cassé à l’intérieur ou presque. Depuis qu’il a acheté, il y passe tout son temps, dimanche compris. C’est d’autant plus confortant : on voit à quel point ce projet lui tient à cœur. » Yannick a en effet refait l’électricité, mis le bâtiment aux normes, et résolu les soucis d’humidité qui pourrissaient les murs. Après avoir également retapé la partie supérieure, où la famille habite désormais… Outre son temps et son énergie, Yannick a également investi plus de 200.000€ dans ce projet. De quoi rendre sa détermination d’autant plus grande à voir son établissement, le « Chez Delos », noir de monde dès la mi-avril.

Laurie MARSOT